Rare 1910 Audio: Sarah Bernhardt, ‘The Most Famous Actress the World Has Ever Known,’ in Racine’s Phèdre

Sarah_Berhardt_dans_Phèdre

The French actress Sarah Bernhardt is often remembered as the first international superstar. Her hypnotic presence and flamboyant personality are legendary. “She could contrive thrill after thrill,” wrote Lytton Strachey of Bernhardt’s acting ability, “she could seize and tear the nerves of her audience, she could touch, she could terrify, to the top of her astonishing bent.” Bernhardt died before the age of talking movies, notes her biographer Robert Gottlieb, “yet she remains the most famous actress the world has ever known.”

How good was she? Listen below, and you can begin to form your own opinion. The recording was made in February of 1910, when Bernhardt and her troupe were touring America. To tap into the emerging phonographic record market, Bernhardt stopped by Thomas Edison’s laboratory in West Orange, New Jersey, to cut some wax cylinders. For one recording, she chose a scene from Jean Racine’s 1677 tragedy Phèdre, which is based on Euripides’ Hippolytus and Seneca’s Phaedra. Bernhardt plays the title role opposite an unknown actor in the highly dramatic Act II Scene V, in which Phèdre declares her love for Hypolyte, her stepson:

Unfortunately, the video image moves in a distracting way. So perhaps the best way to enjoy the audio is to forget the image and read along with Bernhardt. A full transcript follows the jump:

PHÈDRE: Oui, Prince, je languis, je brûle pour Thésée. Je l’aime, non point tel que l’ont vu les enfers, Volage adorateur de mille objets divers, qui va du Dieu des morts déshonorer la chouche; Mais fidèle, mais fier, et même un peu farouche, Charmant, jeune, traînant tous les coeurs après soi, 
Tel qu’on dépeint nos Dieux, ou tel que je vous voi. 
Il avait votre port, vos yeux, votre langage, 
Cette noble pudeur colorait son visage, 
Lorsque de notre Crète il traversa les flots, 
Digne sujet des voeux des filles de Minos. Que faisiez-vous alors? Pourquoi sans Hyppolyte Des héros de la Grèce assembla-t-il l’élite? 
Pourquoi, trop jeune encor, ne pûtes-vous alors Entrer dans le vaisseau qui le mit sur nos bords ? 
Par vous aurait péri le monstre de la Crète, Malgré tous les détours de sa vaste retraite. Pour en développer l’embarras incertain, 
Ma soeur du fil fatal eût armé votre main. 
Mais non, dans ce dessein je l’aurais devancée: L’amour m’en eût d’abord inspiré la pensée. 
C’est moi, Prince, c’est moi dont l’utile secours 
Vous eût du Labyrinthe enseigné les détours. Que de soins m’eût coûté cette tête charmante! 
Un fil n’eût point assez rassuré votre amante. 
Compagne du péril qu’il vous fallait chercher, 
Moi-même devant vous j’aurais voulu marcher; 
Et Phèdre, au Labyrinthe avec vous descendue, 
Se serait avec vous retrouvée ou perdue.

HIPPOLYTE: 
Dieux! qu’est-ce que j’entends? Madame, oubliez-vous 
Que Thésée est mon père et qu’il est votre époux?

PHÈDRE: 
Et sur quoi jugez-vous que j’en perds la mémoire, 
Prince? Aurais-je perdu tout le soin de ma gloire?

HIPPOLYTE:
Madame, pardonnez. J’avoue, en rougissant, 
Que j’accusais à tort un discours innocent. 
Ma honte ne peut plus soutenir votre vue; Et je vais…

PHÈDRE: 
Ah! cruel, tu m’as trop entendue. Je t’en ai dit assez pour te tirer d’erreur. 
Hé bien! connais donc Phèdre et toute sa fureur. J’aime. Ne pense pas qu’au moment que je t’aime, 
Innocente à mes yeux je m’approuve moi-même, Ni que du fol amour qui trouble ma raison Ma lâche complaisance ait nourri le poison. infortuné des vengeances célestes, Je m’abhorre encor plus que tu ne me détestes. Les Dieux m’en sont témoins, ces Dieux qui dans mon flanc. Ont allumé le feu fatal à tout mon sang, 
Ces Dieux qui se sont fait une gloire; cruelle
De séduire le coeur d’une faible mortelle.
Toi-même en ton esprit rappelle le passé. C’est peu de t’avoir fui, cruel, je t’ai chassé. J’ai voulu te paraître odieuse, inhumaine. Pour mieux te résister, j’ai recherché ta haine. De quoi m’ont profité mes inutiles soins? 
Tu me haïssais plus, je ne t’aimais pas moins. Tes malheurs te prêtaient encor de nouveaux charmes. J’ai langui, j’ai séché, dans les feux, dans les larmes.
Il suffit de tes yeux pour t’en persuader, Si tes yeux un moment pouvaient me regarder. 
Que dis-je? Cet aveu que je viens de te faire, 
Cet aveu si honteux, le crois-tu volontaire? 
Tremblante pour un fils que je n’osais trahir, 
Je te venais prier de ne le point haïr. 
Faibles projets d’un coeur trop plein de ce qu’il aime! 
Hélas ! je ne t’ai pu parler que de toi-même. Venge-toi, punis-moi d’un odieux amour. 
Digne fils du héros qui t’a donné le jour, 
Délivre l’univers d’un monstre qui t’irrite. 
Ladreveuve de Thésée ose aimer Hippolyte! 
Crois-moi, ce monstre affreux ne doit point t’échapper. 
Voilà mon coeur. C’est là que ta main doit frapper. 
Impatient déjà d’expier son offense, 
Au-devant de ton bras je le sens qui s’avance. Frappe. Ou si tu le crois indigne de tes coups, Si ta haine m’envie un supplice si doux, Ou si d’un sang trop vil ta main serait trempée, 
Au défaut de ton bras prête-moi ton épée. 
Donne.

Photo: Sarah Bernhardt as Phèdre, circa 1874, by Paul Nadar.


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Comments (6)
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  • Kate says:

    Wow. I don’t speak French, but I could listen to this overwrought little French lady weep and scream for hours…

  • Wow, I guess says:

    Reminds me of some of Karen Finley’s monologues from the 80s….

  • ronald christ says:

    To think that this is the voice that Proust’s character, Marcel, heard under the name of La Berma and is, at first and for quite a while after, disappointed. To have seen her gestures, her attitudes would have been grand, but I’m certainly grateful for this insight into another time’s stylistic exaggeration: it tells so much about that time, them, and ours, us.
    One question: is the echoing voice inherent to the recording?

  • Andre Braaksma says:

    Terrible to listen to the ‘great’ Sarah Bernhardt. A good thing she was in the silent movies. So glad I live now.

  • dennis miller says:

    the other actor in this recording is LOU TELLEGEN the tragic silent actor

  • ALAIN SCHWARZSTEIN says:

    I’m french, so I understand all the “tirade”. Of course, nowbody play like this today. But in these incredible voice, there is something more, and better, than the exaggeration. Something like an hypnotic prayer, something out of the world. It’s not artificial, in spite of the fact than it look to be. I can understand while she was unique, and the greatest, in her time. She dont play, she live on stage. We realy hear the broken heart of Phedre…

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